Entre ombres et lumières

6 juin 2014 / 31 décembre 2014

Entre ombres & lumières

avec Marie Neuser et Mathilde Chèvre pendant le 6è Festival du Livre de la Canebière 

Une commande  à deux auteurs, une édition et une restitution

Le contexte géographique et culturel 

Marseille. La Canebière est devenu le véritable carrefour de toutes les cultures qui composent la cité phocéenne. Le haut de l’avenue, point d’ancrage du Festival du Livre de la Canebière est un quartier à la fois chargé d’Histoire et en mouvement, en devenir. Qui sont les habitants de ce quartier ? Se rencontrent-ils vraiment ? Comment ? Qu’ont-ils à échanger, à dire ? Nous avons fait le pari sur un quartier en véritable mutation, sur la volonté de tous de participer activement à ce changement en s’impliquant dans le Festival du Livre de la Canebière. Dans une volonté d’ouverture au monde, nous souhaitions promouvoir la créativité, l’écriture littéraire, l’illustration, la BD et la photographie,  croiser les regards, les techniques d’écriture des auteurs, permettre les échanges entre les auteurs eux-mêmes, mais aussi avec les publics et enfin rendre compte d’un contexte social et culturel pour un territoire spécifique marseillais.

Une mini-résidence d’auteurs

Ainsi, nous avons créé ce concept de « mini-résidence d’auteurs » (ou séjour littéraire) pendant le Festival du Livre de la Canebière de juin 2012, l’avons poursuivi en 2013, année capitale européenne de la Culture. Nous avons d’ores et déjà invité René Frégni et Eddy Vaccaro, Marcus Malte et Abed Abidat, quatre auteurs de la région marseillaise (respectivement romancier, Bdiste, auteur de romans noirs, photographe). Chaque année,  les deux écritures restent distinctes l’une de l’autre, la BD ou la photographie ne sont pas  là pour éclaircir un propos littéraire et vice-versa, mais bien en tant que médium à part entière. 

Un seul cahier des charges  s’est imposé à eux : dans ce quartier des Réformés et du haut de la Canebière, aller à la rencontre des enfants, des familles, des passants, des errants ; écrire sur ce qu’il y avait de plus quotidien, de plus banal, de plus répétitif, comme sur ce qu’il y a de plus insolite, de plus burlesque ou ubuesque… Les auteurs ont rendu compte, à leur manière, d’un vécu, mêlant les petites histoires à la grande Histoire, enrichissant le patrimoine culturel et littéraire local  avec une nouvelle, une BD, des photographies …

Les auteurs invités en 2014

Pour la 6ème édition du festival (du 6 au 9 juin 2014) nous souhaitions poursuivre l’aventure littéraire en invitant la romancière Marie Neuser et l’illustratrice  Mathilde Chèvre. 

Passionnée d’art, de langue et d’écriture, Marie Neuser  nous a séduits avec ses deux premiers romans Je tue les enfants français dans les jardins (2011), arrivé second au Grand Prix de la Littérature Policière 2012, vainqueur du Prix des médiathèques de Manosque, et Un petit jouet mécanique (2012 éditions L’écailler du sud) (Prix du polar  marseillais en 2013 et 1er Prix Littéraire Jeunesse 2014 proposé par l’ARL). Cette jeune professeur d’italien s’intéresse également à l’écriture théâtrale et à la criminologie. Elle aime aller au plus près de la vérité et a besoin de cette authenticité qu’elle recherche dans sa propre réalité. 

Les voyages ont toujours été une source d’inspiration pour son écriture, particulièrement ses séjours à Lisbonne et New York. Marie Neuser aime avant tout faire plaisir au lecteur et c’est assise au café, cigarette en main, qu’elle noircit ses cahiers, à la plume, pour notre plus grande satisfaction. 

Née en 1972, dans une campagne de France entre deux avions pour Bougara en Algérie où ses parents vivaient, Mathilde Chèvre a grandi dans une ancienne ferme des Pyrénées, assez éloignée du monde. Depuis vingt ans, elle vit entre Marseille, le Caire et Damas, dirige les éditions Le port a jauni qu’elle a fondées en 2001, illustre et écrit des livres pour enfants. Par ailleurs elle a appris l’arabe et vient de terminer une thèse de doctorat consacrée aux livres jeunesse dans les pays arabes comme reflet et projet des sociétés, financée par l’IFPO. Nous avons particulièrement aimé  Alifbata,  Promenade en bord de mer,  La Lettre d’amour, La maison de Sabah  et certaines publications pour adultes  comme Qisat al kûsa wa tajdîd adâb al-atfâl fi Bayrût mundhu ‘âm 2000  (Le conte de la courgette et le renouveau de la littérature pour enfants à Beyrouth depuis l’an 2000), dans Majallat al-Adab, Beyrouth, vol. 57.

Les phases du projet

Phase 1 : les 6, 7 et 8 juin 2014 : séjour littéraire de auteurs > J, J+1, J+2

Les auteurs ont fait cette démarche d’aller rencontrer les Marseillais, notamment sur les lieux du Festival du Livre de la Canebière (Canebière et rues adjacentes), de s’approprier l’atmosphère, le thème des rencontres littéraires, l’ambiance des ateliers, des paroles échangées ou tues. 

Phase 2 : l’après séjour littéraire > J + 2,5 mois

Un délai de deux mois a été donné aux auteurs  pour la restitution écrite et dessinée de leur travail à une date donnée. 

Phase 3 : restitution du séjour littéraire  > J + 4,5 mois 

Quelques réunions de travail s’imposeront pour concevoir le produit final, soit 1000 livres au format 13×17 de 60 pages environ qui seront édités aux éditions Couleurs Cactus dans la collection à vif, créées en 2012. Une rencontre littéraire conviviale avec les auteurs est prévue à l’automne 2014 pour la sortie de cet ouvrage.

Commentaires & perspectives

Ces anecdotes, chroniques ou illustrations seront le fruit d’un séjour de trois jours sur le haut de la Canebière mais également le reflet de l’atmosphère d’un quartier, du ressenti des auteurs présents sur le Festival du Livre de la Canebière, de leurs goûts et préférences, de ce qui les attire de manière instinctive ou réfléchie. Leurs orientations littéraires et visuelles pourront être spontanées (d’un premier jet) ou mûries. Nous ne jugerons ni leurs ressentis, ni leurs troubles, ni même leurs frissons ; nous ne serons que des messagers, des diffuseurs de sensations, d’impressions pour le plus grand plaisir des lecteurs.

Cette action permettra également de mettre en valeur les petites histoires prises sur le vif à travers celles d’un quartier, d’une ville et participer ainsi à la constitution d’un patrimoine culturel, accessible à tous. 

Et parce qu’il est nécessaire de mettre en exergue  »les paroles singulières dans le vacarme du monde  », nous continuerons à être porte-paroles, à permettre ces temps de rencontre et de création pour que le champ artistique  continue de croiser celui de la pensée.

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